Le principal souci lorsqu’on incorpore des fruits et des légumes dans un savon est de s’assurer qu’ils sont intimement mélangés afin que l’alcalinité puisse remplir sa fonction de conservation. Si les particules alimentaires sont grosses, l’intérieur de ces particules peut abriter des moisissures ou des bactéries.

En pratique, cela signifie que les fruits et légumes frais doivent être préparés sous forme de jus ou de purée. Comme ceux-ci contiennent des quantités importantes d’eau, il convient de les considérer comme un remplacement total ou partiel de la portion d’eau d’une formule de savon.

L’utilisation de jus pourrait être aussi simple que le remplacement direct de la portion d’eau. Si, par exemple, une formule de savon nécessite 12 g d’hydroxyde de sodium et 29 g d’eau, vous pouvez remplacer l’eau par 29 g de jus. Cette substitution directe pose trois problèmes.

Premièrement, elle a pour résultat de charger le savon avec beaucoup de jus, peut-être jusqu’à 20 % du poids total du savon, et selon la concentration du jus, cela peut dépasser la capacité du savon à agir comme agent de conservation.

Deuxièmement, un jus acide comme celui des agrumes ou des tomates neutralisera une partie de votre hydroxyde de sodium, ce qui entraînera une réduction involontaire de la soude. Enfin, la solution de soude devient chaude au fur et à mesure qu’elle est mélangée, ce qui peut cuire ou dégrader les composants du jus.

La situation est encore pire avec la purée car elle contient moins d’eau que le jus. On peut aussi mariner les légumes, saler la viande et confire les fruits. Ces méthodes partagent la même stratégie de conservation : créer des conditions de stockage hostiles à la croissance des microbes.

Heureusement pour nous, l’alcalinité naturelle et la faible teneur en eau du savon en barre sont suffisamment hostiles à la croissance des microbes pour que d’autres agents de conservation soient rarement nécessaires.